/image%2F1495325%2F20150310%2Fob_d5d2bf_tournon.png)
~~Tournon, paisible bourgade de la vallée du Rhône. Paisible en apparence, jusqu’à ce que survienne une vague de suicides qui touchent des adolescents apparemment sans histoires. Le lieutenant Alexandre Korvine du commissariat de Valence, la ville voisine, sur l’autre rive du fleuve, est envoyé sur place pour enquêter. Il va devoir plonger dans les secrets d’une ville dont les habitants cultivent le mystère, à commencer par les familles des victimes. Dans un style volontairement saccadé qui colle au rythme erratique de l’enquête, Marin Ledun brosse la satire sociale d’une petite ville provinciale en même temps qu’il campe avec force un personnage central lui-même mal dans sa peau, en proie à la maladie qui le ronge. Marin Ledun met à jour l’hypocrisie d’une société provinciale repliée sur elle-même et, au fil d’une enquête difficile et douloureuse, en restitue l’atmosphère trouble et l’ambiance délétère. Au cancer du policier répond celui d’une société gangrenée par un mal endogène qui se nourrit de la loi du silence et parasite l’enquête. D’entrée de jeu, on se sent captivé par ces suicides, par le mystère que l’on sent peser dès les premières pages sur une enquête dont on se doute qu’elle va déboucher sur le pire. Le suspense est parfaitement entretenu et le voile ne se lève qu’à quelques pages de la fin. Un excellent polar à découvrir absolument.
La guerre des vanités, de Marin Ledun, Gallimard série noire, décembre 2011, 412 pages, 18 €.