~~C’est un pavé : 553 pages. Mais qui se lit facilement, d’abord parce qu’il est rédigé dans une écriture simple, sans fioritures inutiles mais néanmoins imagée qui sert à merveille une intrigue percutante où l’action prime et, ensuite, parce que l’histoire est passionnante. L’intrigue est à la fois simple et complexe. Un juge d’instruction français anti-mafia a été assassiné vingt ans plus tôt. L’arme qui avait servi pour ce meurtre réapparaît à l’occasion de nouveaux crimes. Quelles raisons peuvent bien amener la « pieuvre » à se réveiller et à faire le ménage car le capitaine Daniel Magne en est convaincu : la mafia est derrière tout ça et ces crimes ont un rapport avec la mort du juge Heslin. Ce qui complique l’affaire, c’est que Lisa, la compagne de Magne et elle-même officier de police, n’est autre que la fille du juge assassiné. L’enquête est sensible et la pieuvre est partout, y compris dans les sphères administratives et politiques les plus hautes. 553 pages d’un suspense total au cours duquel Magne aura fort à faire pour démasquer les vrais coupables. La structure du polar est originale, faite d’un savant tuilage entre différentes strates d’un même récit, avec des décalages temporels propres à entretenir le suspense. Un polar au souffle fort, une intrigue prenante conçue par un auteur qui confirme là son indéniable talent.
La pieuvre, de Jacques Saussey, Toucan noir, mars 2015, 553 pages, 20 €.