~~L’intrigue est toute entière contenue dans une petite île au large des côtes suédoises où une jeune femme a disparu en revenant de chez une amie. La police a ratissé totalement l’île dont la population ne dépasse pas les 120 âmes et où tout le monde se connaît. Et voilà qu’un jour des enfants jouant dans la forêt découvrent au fond d’un trou, sous la neige, des restes humains. S’agit-il d’une partie du corps de la jeune disparue ? Thomas et sa collègue Birgit vont mener une difficile enquête. L’action qui se situe de nos jours se double d’une autre histoire qui a pour cadre le début du XXe siècle. Y a-t-il un lien entre les deux ? C’est la question que se pose le lecteur tout au long du livre avant de découvrir le dénouement, tardif, évident mais pourtant inattendu. Comme souvent dans les polars nordiques, l’histoire se déroule sur fond de problèmes familiaux que vivent plusieurs des protagonistes dont Thomas, l’enquêteur principal. Viveca Sten nous conduit à pas comptés vers le dénouement, en prenant le temps de nous livrer une fresque humaine intéressante, dans cet archipel perdu au nord de notre hémisphère et soumis à la dureté du climat et du contexte économique et social, surtout au début du siècle dernier. On se laisse absorber tranquillement par l’histoire, en oubliant presque qu’à un moment ou à un autre, le mystère du corps dépecé sera élucidé. Ce polar a connu un très gros succès en Suède. A conseiller aux amateurs de polars nordiques.
Les nuits de la Saint-Jean, de Viveca Sten, Albin Michel, mai 2015, 358 pages, 20 € 90.