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18 octobre 2017 3 18 /10 /octobre /2017 15:59

On aime ou on n’aime pas. Moi, j’ai aimé. J’ai même beaucoup aimé. D’abord, le parti pris de l’écriture, un style nerveux qui bouscule les codes du français classique pour lui donner une coloration sanantonnienne mais avec une « patte » originale. Il y a pas mal de créations lexicales, de mots-valises, d’expressions empruntées à l’argot. Il y a surtout par moments un vocabulaire « pointu » loin de toute prétention mais qui ajoute à la distanciation que l’auteur opère par rapport à son histoire. Laurent Léonard joue avec l’intrigue, joue avec le lecteur et joue avec la langue, ce qui donne paradoxalement aux situations et aux personnages un côté à la fois rocambolesque et authentique. On se promène au milieu d’une faune peu recommandable qui va de la mafia russe au milieu manouche en passant par les triades asiatiques et aussi des pieds nickelés qui tombent au milieu d’une guerre des gangs comme des cheveux sur la soupe. Il y a beaucoup d’action, pas mal d’hémoglobine, énormément d’humour et surtout du suspense. De la dérision aussi par rapport aux codes sociaux, des clins d’œil au lecteur également et surtout beaucoup d’humanité dans les personnages centraux auxquels on s’attache et dont on n’imagine pas qu’il ne puisse pas y avoir pour eux de happy end. Les autres vont morfler mais ce n’est pas grave. Enfin, j’ai aimé l’originalité avec laquelle est campé le héros de cette histoire, Léo, un médecin mis au ban de sa profession par le Conseil de l’Ordre. C’est lui qui mène le bal en même temps qu’il subit pas mal de choses. Là encore, l’auteur prend des distances par rapport aux codes du genre et c’est très positif. La galerie des personnages qui entourent Léo vaut aussi le déplacement. D’aucuns diront que c’est touffus. Pour ma part, je dirais que c’est complexe car on saute d’une époque à une autre. Mais, c’est ça qui fait la richesse de ce récit. Il faut le lire d’une traite ou presque comme je l’ai fait et on garde très bien le fil de Le tout se passe à Clermont-Ferrand et ne peut se résumer en quelques mots, nécessairement réducteurs. Il faut absolument découvrir cet auteur si vous êtes friands de polars truculents, créatifs et passionnants.

Blanc nocturne, de Laurent Léonard, éditions De Borée, août 2017, 319 pages, 8 €.

 

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