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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 13:47

Coup de coeur : Juste une ombre, de Karine GIEBEL...

par Jean-Michel LECOCQ, mercredi 13 juin 2012, 13:46 · 

Cloé est cadre dans une agence de pub.Carriériste et sans scrupules, elle se montre dominatrice et méprisante avec ses collaborateurs et elle est prête à tout pour accéder au poste de directrice générale qu'elle pense lui être promis. Malheureusement, cette belle mécanique se grippe lorsque s'immisce dans sa vie une menace ou ce qu'elle croit être une menace, en la personne d'un homme par lequel elle se sent suivie et qui, petit à petit, s'introduit dans sa vie, sans rien livrer ni de son identité, ni de ses véritables intentions. L'Ombre - c'est le surnom qu'elle a donné à cette menace - se montre de plus en plus présente dans l'existence de Cloé, soumise à une peur croissante. Au fil des jours, le danger semble resserrer son emprise sur elle, sans qu'elle soit en mesure d'en prouver l'existence, ni à la police, ni même à ses amis les plus proches qui la soupçonnent de sombrer dans la paranoïa. De son côté, Alexandre Gomez, un flic atypique dont l'épouse est en fin de vie, plonge irrémédiablement dans une angoissante descente aux enfers. Les destins de ces deux êtres, en proie chacun au remords et soumis à une souffrance qui détruit leur vie, vont se croiser. De cette rencontre, va naître une alliance, difficile, douloureuse, mais remplie d'espoir. Alexandre parviendra-t-il à aider Cloé et, d'abord, à démêler ce qui relève d'un réel danger ou d'un simple délire paranoïaque ? Au-delà, parviendra-t-il à vaincre ses propres démons et ainsi à redonner un sens à sa vie ? Grâce à un style nerveux qui colle bien au déroulé haletant de l'intrigue, Karine Giebel tient le lecteur en haleine au fil d'un suspense qui va crescendo. Les personnages centraux, mus par la double problématique de la culpabilité et du rachat, sont parfaitement bien campés. la construction du récit est efficace, fondée sur une alternance de plus en plus rapide entre les différents points de vue, jusqu'au dénouement, inattendu, où l'espoir pointe au milieu d'un tableau très sombre. Roman noir, poignant, fort comme les personnages qui l'animent, angoissant mais tellement prenant que l'on ne voit pas défiler les 500 pages qui le composent. Un véritable "coup de poing", pour reprendre une expression désormais convenue mais qui sied à merveille à ce polar qu'il convient de découvrir d'urgence.

Juste une ombre, de Karine GIEBEL, Ed. Fleuve noir, mars 2012, 502 pages.

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