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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 09:22

    la-plage-copie-2.jpgSur une plage du port de Panxon, en Galicie, on a retrouvé le corps d’un marin, noyé, les poignets entravés par une bride. Suicide ou meurtre ? L’inspecteur Léo Caldas du commissariat de Vigo penche plutôt pour la seconde hypothèse et entame une enquête difficile car, dans ce milieu de taiseux qu’est celui des pêcheurs, il est bien difficile d’obtenir de précieux renseignements. Assisté de Rafael Estevez, son adjoint aux méthodes souvent musclées, Caldas va cheminer à petits pas en direction de la vérité, chemin jalonné par d'autres meurtres mais aussi par les soubresauts de sa vie personnelle, avec pour arrière-plan, une région à la fois sombre et lumineuse, étonnant paradoxe qui résume assez bien l’atmosphère de ce polar haut de gamme. Sur cette terre âpre, tournée vers la mer, où la vie rude a forgé des caractères bien trempés, le lecteur est invité à une traque sans temps morts au cours de laquelle les rebondissements s’enchaînent comme les fausses pistes. Rien ne laisse présager le dénouement qui ne survient qu’à quelques pages de la fin. Ecrit dans un style élégant, alerte et imagé, ce polar est une véritable révélation, celle d’un talent au-dessus de la moyenne. Je découvre un auteur qui mérite d’entrer dans la cour des plus grands. Lexicographe, de surcroît avec, tout au long du livre, en en-tête de chaque chapitre, une fantaisie lexicale du meilleur effet qu’il faut intégrer intellectuellement au récit. C’est aussi un hymne à la mer, à sa beauté, à sa prodigalité mais aussi à son impitoyable dureté. Un polar de haute tenue qu’il convient de découvrir de toute urgence.

La plage des noyés, de Domingo Villar, Le livre de poche, janvier 2013, 501 pages, 7 euros 60.

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