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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 11:07
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Mon avant-dernier polar "Portrait-robot" fait cohabiter deux histoires distantes de quinze ans. Elles vont faire l'objet d'une même enquête et se rejoindre. J'y mets en scène le capitaine Tragos, un flic de la PJ marseillaise. Encore un flic dont je suis actuellement occupé à faire un pertsonnage récurrent de mes polars.
C'est au bord de la Semois, affluent de la Meuse qui prend sa source dans les Ardennes belges, que le capitaine Tragos retrouve Delmas, l'ancien gendarme à la retraite pour évoquer les meurtres commis quinze ans auparavant par Juliette Laff...ont :
"Tragos éprouva toutes les peines du monde pour retrouver la trace du capitaine Delmas, le responsable de la brigade de gendarmerie qui avait dirigé les différentes enquêtes déclenchées à la suite des crimes commis par la jeune femme en France. Celui qui était l’homologue de Maccari mais avec trente années de plus avait pris sa retraite dans un minuscule village, situé au bord d’une rivière dont les eaux vertes et tumultueuses suivaient le cours d’une vallée sinueuse et verdoyante, avant de se jeter dans la Meuse. Delmas consacrait l’essentiel de son temps à la pêche. Dissimulé dans l’ombre des saules dont le feuillage retombait en grappes lourdes sur la rivière, il passait d’interminables heures à guetter le moment où son bouchon allait filer, lui signalant la prise tant attendue. Dans ces eaux peu profondes, il pêchait à même le courant, avec de l’eau jusqu’en haut des cuissardes, l’épuisette à portée de la main, prêt à ramener sur la rive l’une de ces truites saumonées qui faisaient régulièrement les délices de ses déjeuners ou de ses dîners. Le ciré sur les épaules malgré la chaleur et la tête protégée sous un chapeau en feutre déformé à force d’expositions répétées aux intempéries, il s’imposait l’immobilité la plus totale afin de ne pas effrayer le poisson. C’est dans cet attirail et dans cette posture que Tragos le surprit après avoir arpenté longuement la rive obstruée par les hautes herbes et les ronces.
- Capitaine Delmas ? interrogea-t-il.
- Lui-même ! répondit le pêcheur sans se retourner. Qui le demande ?
- Le capitaine Tragos de la PJ de Marseille, lui lança sur le même ton le policier qui devait se cramponner à la branche d’un saule pour ne pas glisser dans la rivière.
- Attendez ! lança Delmas dont le bouchon venait de filer. J’en tiens une !
La canne de son lancer commençait à se ployer de façon impressionnante sous les efforts contraires de la truite et du pêcheur. Par petites touches, d’une main à la fois ferme et souple, Delmas contrôlait la course du poisson qui devait chercher à gagner un refuge, là où le pêcheur redoutait de voir son hameçon se prendre dans l’enchevêtrement des herbes qui ondulaient au milieu du courant. Si tel était le cas, il fallait sectionner le fil de nylon, dire adieu au poisson et perdre de précieuses minutes à remonter un bas de ligne. Delmas finit par l’emporter et, toujours avec la même technique patiente et contrôlée, il ramena sa prise jusqu’à portée d’épuisette. La truite se débattait dans une tentative désespérée pour échapper à la nasse qui la rapprochait de la rive où Delmas la propulsa en même temps qu’il regagnait lui-même la terre ferme.
- En voilà une qui fait bien ses quatre livres ! s’exclama-t-il triomphant. Si vous le voulez capitaine, vous pourrez la déguster avec moi. Je vous invite à dîner ce soir."

 

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