Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 15:32

Un extrait de mon deuxième polar : le Christ jaune...

par Jean-Michel LECOCQ, jeudi 31 mai 2012, 15:30 · 

Même si j'ai toujours un penchant marqué pour mon premier polar " Le secret des Toscans " et si je m'attelle actuellement à faire la promotion du troisième " 24 ", je n'oublie pas mon deuxième roman " Le Christ jaune " que j'ai eu beaucoup de plaisir à écrire. C'est un peu comme dans une famille où il y aurait une fratrie de trois enfants. Généralement, l'aîné s'est constitué une place privilégiée, s'est doté d'une autorité, est confirmé dans un statut dominant tandis que le benjamin bénéfie de toutes les attentions et de toutes les cajoleries. Entre les deux, le pauvre cadet a du mal à exister, coincé qu'il est entre le grand et le petit. C'est un peu le sort du "Christ jaune " dont j'ai décidé de m'occuper un peu, en vous en livrant un extrait. La scène se passe au musée d'art moderne de New York.

.........

" Le bureau du conservateur situé à l'étage occupait un angle de la bâtisse. Sullivan y précéda l'inconnu après avoir ouvert la lourde porte capitonnée qui garantissait une discrétion et un calme absolus à ce lieu où se jouaient régulièrement des transactions nécessitant le plus grand secret. Un simple clic sur la télécommande fit jaillir de tous les angles de l'immense pièce une lumière violente et crue. Une moquette somptueuse recouvrait le sol. Sullivan invita son visiteur à se défaire de son imperméable dégoulinant. Sa maniaquerie était devenue légendaire et rares étaient ceux qui avaient l'occasion de fouler ce saint des saints sans montrer patte blanche. Le conservateur avait toujours peine à croire qu'un Bonnard totalement inconnu ait pu se promener dans la nature sans qu'aucun des spécialistes dont il était en eût été informé. Le déranger à une heure aussi tardive et par un temps aussi épouvantable pour requérir son expertise lui paraissait plus qu'incongru. Mais il avait traversé tant d'évènements surprenants dans son existence qu'il ne pouvait passer à côté d'une telle possibilité d'autant plus que son interlocuteur faisait partie de ces hommes qui n'avançaient rien à la légère.

Sullivan s'approcha du mini-bar qui occupait un angle de la pièce pour proposer à son visiteur un verre de Bourbon, guidé moins par un souci de courtoisie que par le besoin qu'il avait de réchauffer sa vieille carcasse transie. Le coup qu'il reçut à la base du crâne fut d'une violence terrible. Le premier verre qu'il avait commencé à remplir lui échappa des mains et son contenu ambré se répandit sur la jolie moquette dont le conservateur n'aurait plus jamais besoin de prendre soin."

Partager cet article
Repost0

commentaires