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8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 13:20

instinct.jpg1 / Dans un coin reculé du Grand Nord, Kurtz, un psychopathe, cherche à se sortir d’un piège dans lequel il a été pris. Après avoir éliminé son geôlier, commence pour lui une opération survie dans la solitude et le grand froid de l’Arctique. 2 / Shan, une jeune femme amnésique, s’évade d’un hôpital berlinois. Elle n’a pour seul souvenir que celui d’une terrible tuerie dans laquelle elle semble avoir été impliquée. Pourtant, inconsciemment, elle découvre qu’elle possède des réflexes de tueur et une parfaite connaissance des villes européennes. 3 / L’Etat français réactive Eliah Daza, un commissaire à la retraite qui s’était retiré sur la côte orientale de l’Afrique dans un endroit paradisiaque et dont l’épouse autochtone attend des jumelles. Ces trois récits structurent le début de ce thriller et vont, progressivement, se rejoindre pour aboutir à Paris dans une impressionnante tentative de déstabilisation terroriste de la société. Kurtz, Shan et Daza vont, tour à tour, s’affronter ou coopérer pour on ne sait vraiment quel objectif jusqu’au dénouement assez surprenant et déjouant les codes habituels de ce genre de thriller. « Instinct » est un de ces pavés qui font peur tant on redoute un possible côté indigeste de l’histoire ou d’inévitables longueurs. Rien de tout cela. On se laisse prendre par l’intrigue dès les premières pages et on vient aisément à bout du pavé, avec un plaisir renouvelé au fil des pages. C’était le premier opus de Jérôme Camut et Nathalie Hug que j’avais l’occasion de lire et je dois reconnaître que ce fut une très agréable découverte. Il semble même que j’ai commencé avec cet opus par la fin d’une trilogie. Pour autant, j’ai eu le sentiment que ce roman se suffisait à lui-même. L’histoire est cohérente, le style est agréable, le suspense bien entretenu et le dénouement est original. Pour éclairer la lanterne des amateurs de thrillers, Jérôme Camut et Nathalie Hug sont un peu sur le versant Thilliez ou Giébel, mais avec leur propre spécificité et un style bien particulier. Bravo pour l’homogénéité du récit s’agissant d’un thriller écrit à quatre mains. Somme toute, un très bon thriller que je recommande volontiers.

Instinct, de Jérôme Camut et Nathalie Hug, Le livre de poche, mai 2009, 619 pages, 8 euros.

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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 16:59

Saint-Michel.jpgComment qualifier ce polar, que j’ai trouvé au demeurant sympathique, sans le traiter avec condescendance ? Familial ? Un peu popote ? Provincial ? Paternaliste ?… Je ne trouve pas le qualificatif le mieux adapté. Peut-être un mot ou une expression à inventer qui serait une synthèse de tous ceux-là. Une histoire de famille entre Séraphin Cantarel, son épouse Hélène et leur protégé Théodore, jeune et brillant fonctionnaire du ministère de la culture. A eux trois, ils vont résoudre une série de meurtres qui frappe des moines du Mont-Saint-Michel où Cantarel, conservateur en chef des monuments de France, est venu préparer l’opération de réfection de l’archange qui couronne la cathédrale. Une intrigue gentillette qui se laisse déguster, avec des personnages sympathiques et très « province ». C’est bien écrit, le suspense certes n’est pas intense mais assez bien distillé. Je comprends que Jean-Pierre Alaux soit l’auteur de romans adaptés à la télévision ( Le sang de la vigne, avec Pierre Arditi ). Ici aussi, la gastronomie tient une place centrale avec notamment l’auberge de la Mère Poulard. Finalement, je crois que j’ai trouvé comment qualifier cette histoire : un bon scénario pour une honnête série télévisée. J’ai passé un agréable moment sans pour autant porter ce polar au pinacle.

Saint-Michel, priez pour eux ! de Jean-Pierre Alaux, 10 / 18, 212 pages.

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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 17:05

puzzle.jpgIlan Dedisset et son amie Chloé sont des accros des jeux du style chasses au trésor et, malgré leur séparation, ils sont engagés dans un défi qui porte bien son nom « Paranoïa ». Huit concurrents ont été sélectionnés pour être les finalistes. Chloé et Ilan en font partie. Ils se retrouvent dans un hôpital psychiatrique désaffecté, quelque part dans les Alpes, loin de tout. L’enjeu est motivant : trois cent mille euros. Une tempête de neige et de solides cadenas leur interdisent toute fuite. Commencent alors un huit-clos oppressant où chaque joueur doit se défier des autres. Certes, rien de neuf dans ce thriller dont le sujet ressemble à celui de Shutter island mais, pour autant, contrairement à certains commentateurs, j’ai été happé par l’histoire et je me suis laissé conduire jusqu’au bout même si, assez vite, j’ai pressenti le dénouement. Il est vrai que j’ai davantage aimé les autres opus de Franck Thilliez mais celui-là possède néanmoins de solides qualités. Pas au niveau de l’écriture qui est un cran en-dessous mais au niveau de la structure du récit. Il n’y a pas de temps morts. En conclusion, un bon thriller mais pas le meilleur de Thilliez.

Puzzle, de Franck Thilliez, Ed. Fleuve noir, septembre 2013, 430 pages, 20 euros 90.

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 20:51

la-maison-des-miroirs.jpgLa maison des miroirs est une nouvelle aventure inédite de Charlie Parker, le détective privé cher à John Connolly . Avec ses 158 pages, c’est une nouvelle plutôt qu’un roman. Dans une petite ville du nord-est des Etats-Unis, John Grady  a enlevé et tué quatre enfants avant d’être démasqué et de se donner la mort au moment de son arrestation. Le père de l’une des jeunes victimes a racheté la maison de Grady et la conserve en l’état à la manière d’une sorte de mausolée comme s’il voulait préserver le cadre dans lequel sa fille a trouvé la mort. Un jour, la photo d’une fillette est déposée par un inconnu dans la maison désertée à l’intérieur de laquelle peu d’hommes osent pourtant s’aventurer. Matheson, le nouveau propriétaire de la maison engage Charlie Parker pour qu’il enquête sur cette photo car il pressent le pire pour la fillette inconnue. Le détective va déployer toutes les ressources de son talent et mobiliser toutes ses relations pour venir à bout d’une enquête difficile qui débouchera sur un dénouement inattendu. Un excellent Connolly, bien écrit et dans lequel des personnages bien campés servent efficacement une intrigue prenante. Un très agréable moment de détente et de suspense.

La maison des miroirs, de John Connolly, Pocket éditions, juin 2013, 157 pages,  2 euros 90.

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16 décembre 2013 1 16 /12 /décembre /2013 09:31

la-rigole.jpgCatherine avait quatre ans lorsqu’elle a assisté à l’assassinat de sa mère, évènement dont elle ne garde pas un souvenir précis mais qui, par contre, lui a causé un traumatisme profond. Par son mutisme, son père, croyant la protéger, n’a fait que renforcer le terrible malaise qu’elle continue à ressentir plus de vingt ans après. A présent, elle est avocate dans un cabinet parisien et doit assurer la défense d’une jeune Africaine soupçonné d’avoir empoisonné son mari, un paysan creusois. C’est son premier procès d’assises qui risque de déterminer la suite de sa carrière. En se rendant auprès de sa cliente dans la prison de Guéret, Catherine a le sentiment confus d’être revenue sur les traces de son passé et de sa mère. Sa vie personnelle est aussi agitée et instable que son psychisme. Elle tente de se concentrer sur la défense de Myriam, sa cliente africaine qui lui pose d’énormes problèmes. Plaider l’innocence ou plaider le doute, voilà l’alternative à laquelle elle est confrontée en même temps que la taraude la question du pourquoi de la mort de sa mère. Sa vie affective et sentimentale est chaotique. Plusieurs hommes sont présents dans la vie de Catherine, à commencer par son père. Mais il y a surtout Cédric, un de ses clients, qui semble entretenir avec le passé de la jeune avocate des liens étranges. Catherine va-t-elle réussir son premier procès d’assises et parviendra-t-elle à éclaircir le mystère qui entoure la mort de sa mère ? Pour être objectif, j’ai lu ce polar avec plaisir même si j’ai trouvé un peu pesantes les considérations entourant la vie sentimentale et affective de l’héroïne. C’est bien écrit, surtout dans la première partie du livre. Ensuite, j’ai eu l’impression qu’il y avait une légère rupture dans l’écriture. Au début, le style m’a paru assez classique, imagé, riche. Dans la seconde partie, il devient plus vif, plus enlevé. Peut-être est-ce une évolution dictée par le récit qui va en s’animant et le psychisme perturbé de Catherine. Par instants, j’ai un peu retrouvé l’écriture de Karine Giebel dans « Juste une ombre ». Mais là s’arrête la comparaison. Le dénouement est surprenant même si quelques éléments en cours de récit permettent de l’imaginer. Un honnête polar qui justifie un petit coup de cœur.

La rigole du Diable, de Sylvie Granotier, Le livre de poche, novembre 2013, 427 pages, 7 euros 60.

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 09:22

    la-plage-copie-2.jpgSur une plage du port de Panxon, en Galicie, on a retrouvé le corps d’un marin, noyé, les poignets entravés par une bride. Suicide ou meurtre ? L’inspecteur Léo Caldas du commissariat de Vigo penche plutôt pour la seconde hypothèse et entame une enquête difficile car, dans ce milieu de taiseux qu’est celui des pêcheurs, il est bien difficile d’obtenir de précieux renseignements. Assisté de Rafael Estevez, son adjoint aux méthodes souvent musclées, Caldas va cheminer à petits pas en direction de la vérité, chemin jalonné par d'autres meurtres mais aussi par les soubresauts de sa vie personnelle, avec pour arrière-plan, une région à la fois sombre et lumineuse, étonnant paradoxe qui résume assez bien l’atmosphère de ce polar haut de gamme. Sur cette terre âpre, tournée vers la mer, où la vie rude a forgé des caractères bien trempés, le lecteur est invité à une traque sans temps morts au cours de laquelle les rebondissements s’enchaînent comme les fausses pistes. Rien ne laisse présager le dénouement qui ne survient qu’à quelques pages de la fin. Ecrit dans un style élégant, alerte et imagé, ce polar est une véritable révélation, celle d’un talent au-dessus de la moyenne. Je découvre un auteur qui mérite d’entrer dans la cour des plus grands. Lexicographe, de surcroît avec, tout au long du livre, en en-tête de chaque chapitre, une fantaisie lexicale du meilleur effet qu’il faut intégrer intellectuellement au récit. C’est aussi un hymne à la mer, à sa beauté, à sa prodigalité mais aussi à son impitoyable dureté. Un polar de haute tenue qu’il convient de découvrir de toute urgence.

La plage des noyés, de Domingo Villar, Le livre de poche, janvier 2013, 501 pages, 7 euros 60.

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 13:20

le-tableau-vole-copie-1.jpgQuand, comme moi, on connaît Bruges pour s’y être rendu à maintes reprises et l’avoir visitée de long en large, on ne peut que se régaler à la lecture de ce polar dont l’action est concentrée, pour l’essentiel, dans l’un des fleurons des Flandres. La ville est en ébullition car elle se prépare à accueillir une exposition exceptionnelle dont le joyau sera la célèbre œuvre de Picasso, « Guernica »  qui, en cette occasion, quitte pour la première fois le territoire ibérique. On attend même la visite du premier ministre espagnol pour une cérémonie d’inauguration qui mobilise l’ensemble des forces de sécurité de la cité, avec à sa tête le commissaire Van In. Mais voilà qu’à quelques jours de la cérémonie, une agression est commise contre un membre du personnel de la sécurité du musée Groninge, très vite suivie d’une autre sur le fils du responsable de la sécurité, accompagnée du meurtre d’un inconnu sur les bords du canal. Van In et son épouse, le juge Hannelore Maertens, entament une délicate enquête qui s’ouvre sur une question en forme d’alternative : ces violences sont-elles en rapport avec la venue du premier ministre espagnol qui serait visé par un attentat ou laissent-elles présager une menace contre le chef-d’œuvre qui doit arriver sous peu ? Terrorisme politique et délit de droit commun se combinent dans une intrigue complexe mais bien structurée. Il y a de l’action à défaut d’un suspense haletant car on connaît très vite les protagonistes qui feront le dénouement. Seules leurs motivations restent obscures. L’écriture est agréable et les références culturelles et historiques ne gâchent rien à l’affaire. Par contre, si le personnage de flic atypique et le couple flic-juge sont devenus des phénomènes récurrents en matière de polars, les caractères dépeints au travers du commissaire Van In et de sa compagne, le juge Maertens, confinent à la caricature. Alcool, sexe, désinvolture et insoumission sont un peu trop présents tout au long de ce roman et, là où d’autres y trouveraient peut-être le piment de l’histoire, ce surdosage en altère à mes yeux la saveur. En résumé, un polar intéressant dont les quelques petits défauts soulignés ne remettent pas en cause l’intérêt global. A découvrir.

La tableau volé, de Pieter Aspe, Le livre de poche, mai 2013, 323 pages,  6 euros 90.

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 13:44

tu-ne-te-souviendra-pas.jpgRobert Stern, avocat de renom, est entraîné par Carina, son ancienne maîtresse, dans une friche industrielle où un garçonnet d’une dizaine d’années prétend avoir tué un homme quinze ans plus tôt. Cet enfant, Simon, qui est l’un des patients de Carina souffre d’une lésion au cerveau incurable. Malgré le caractère absurde des affirmations du jeune garçon, Stern se prête au jeu et découvre bien un cadavre à l’endroit indiqué par Simon qui prétend avoir d’autres crimes sur la conscience. Simon demande à Stern d’être son avocat. Un peu plus tard, Stern est destinataire d’un étrange film qui retrace la mort de son enfant dix ans plus tôt. Mais un doute plane car un mystérieux correspondant lui demande s’il croit à la réincarnation et laisse sous-entendre que le fils de Stern serait peut-être toujours vivant.

C’est donc sur fond de métempsychose que se déroule ce nouvel opus de Sebastian Fitzek. Comme le lecteur, Robert Stern est confronté tout au long du livre à des phénomènes qui semblent tenir du surnaturel. Cet avocat pragmatique qui a les deux pieds bien sur terre finit par s’interroger sur la mort de son enfant dont il a pourtant tenu dans ses bras le corps sans vie. C’est cet espoir insensé de retrouver son fils vivant qui le porte à affronter une succession de situations qui le mettent hors la loi et l’entraînent dans une confrontation impitoyable avec un tueur caché qui, dans l’ombre, cherche à le manipuler. Qui est donc ce mystérieux marionnettiste qui souffle le chaud et le froid ? Faut-il croire à la transmigration des âmes ? Ou bien est-il victime d’une illusion superbement orchestrée ?

Avec ce nouvel ouvrage, Sebastian Fitzek confirme sa maîtrise sur l’art du suspense et sa position de maître du thriller allemand. L’écriture est ferme, l’intrigue est un bijou d’orfèvrerie et le double dénouement est bien amené au terme d’un suspense savamment entretenu.

Un nouvel opus à découvrir sans hésiter.

 

Tu ne te souviendras pas, de Sebastian Fitzek, Le livre de poche, 2013, 391 pages,  7 euros 10.

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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 09:21

Quelqu’un à qui je disais le plus grand bien de « Robe de mariée » m’avait conseillé de lire « Alex ». C’est chose faite et je dois reconnaître que j’ai été époustouflé par les qualités de ce polar qui est sans doute un des mieux construits et un des mieux écrits parmi ceux que j’ai lus récemment. Alex, une jolie jeune femme, est enlevée par un homme en pleine rue et retenue prisonnière dans des conditions épouvantables. Son ravisseur veut, de son propre aveu, « voir crever cette sale pute ». Alex ignore l’identité de son bourreau autant que ses motivations. Elle voit se profiler devant elle une mort atroce. Lorsque le commandant Camille Verhoeven qui enquête sur cette disparition retrouve le lieu de sa détention, Alex a disparu. Commence alors une terrible course contre la montre entre une tueuse impitoyable et l’équipe atypique du commandant Verhoeven. Il y a une double intrigue dans ce roman bigrement bien ficelé. D’abord, celle de la traque d’Alex, la tueuse impitoyable, qui occupe les trois premiers quarts du livre. En quelque sorte, l’histoire au premier degré. Ensuite, au moment où l’on pourrait considérer l’histoire comme terminée, avec un dénouement parfaitement acceptable mais qui scellerait l’échec de Verhoeven, démarre un second face-à-face, celui qui laisse apparaître la véritable histoire, celle qui se dissimulait en arrière-plan. Le dénouement qui est, somme toute, parfaitement moral illustre à merveille et justifie la dernière phrase du texte de quatrième de couverture : « Un thriller glaçant qui jongle avec les codes de la folie meurtrière, une mécanique diabolique et imprévisible.. » L’écriture est originale, faite, selon les moments, d’une alternance ou d’une succession de phrases verbales longues et de phrases nominales courtes, d’images scandées, d’accélérations, de ralentissements, de heurts. En somme un style qui ponctue à la perfection le rythme endiablé et saccadé de cette histoire aussi décalée et déjantée que les personnages qui l’animent. J’ai eu la confirmation d’un immense talent. Un polar à découvrir de toute urgence.

Alex, de Pierre Lemaître, Le livre de poche, mai 2012, 397 pages, 7 euros 10.

alex.jpg

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2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 09:43
au-revoir.jpg
J'avais dévoré "Robe de mariée" et je suis en train de savourer avec autant de gourmandise et de plaisir "Alex" de Pierre LEMAITRE. Si quelqu'un mérite bien son nom, c'est lui car - qu'on pardonne ce jeu de mots à quelqu'un dont le patronyme l'autorise à ce genre d'exercice - il est bien jusqu'à présent, sinon le maître, du moins l'un des maîtres du polar français, couronné par de nombreux prix. Avec son nouveau roman "Au revoir là-haut", paru chez Albin Michel, il est l'un des favoris du Goncourt 2013. Si ce nouveau roman n'est pas à proprement parler un polar, nul doute qu'il porte l'héritage des précédents opus de Pierre Lemaître si l'on en juge par le texte de 4ème de couverture : "Rescapés du chaos de la Grande Guerre, Albert et Edouard comprennent rapidement que le pays ne veut plus d'eux. Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts et oublie les survivants. Albert, employé modeste et timoré, a tout perdu. Edouard, artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », est écrasé par son histoire familiale. Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à l'exclusion. Refusant de céder à l'amertume ou au découragement, ils vont, ensemble, imaginer une arnaque d'une audace inouïe qui mettra le pays tout entier en effervescence... Et élever le sacrilège et le blasphème au rang des beaux-arts." Bien au delà de la vengeance et de la revanche de deux hommes détruits par une guerre vaine et barbare, ce roman est l'histoire caustique et tragique d'un défi à la société, à l'Etat, à la famille, à la morale patriotique, responsables de leur enfer. Dans la France traumatisée de l'après guerre qui compte son million et demi de morts, ces deux survivants du brasier se lancent dans une escroquerie d'envergure nationale d'un cynisme absolu.
Quel que soit le palmarès du Goncourt, je vais me procurer d'urgence ce roman dont je sais d'avance qu'il va me valoir quelques heures d'intense plaisir.
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