Jusqu'alors, je tenais les romans de Guillaume MUSSO pour une littérature de second ordre, commerciale et sans grand intérêt, me laissant sans doute influencer par une intelligentsia prompte au terrorisme culturel qui force parfois nos goûts et nos choix. Une chronique entendue sur une station de radio m'a incité à aller voir de plus près le dernier opus de cet auteur que les bien-pensants tiennent en si peu d'estime. J'ai acheté le livre et me suis engagé dans sa lecture, un peu en catimini, comme l'aurait fait un enfant soucieux de ne pas être pris la main dans le pot de confiture ou un adulte sur le point de pousser la porte d'un lieu de mauvaise vie. A mesure que j'avançais dans l'histoire, j'ai découvert, certes une histoire destinée à virer dans le sentimental et à servir de scénario à l'une de ces dramatiques proposées le samedi soir par FR3, mais, dans le même temps, je me suis surpris à me prendre au jeu d'une intrigue captivante, digne d'un polar, avec un suspense bien distillé, au prix d'une construction savamment conçue. A l'occasion d'une confusion à l'aéroport de JFK, Madeline et Jonathan qui ne se connaissent pas et ne devraient jamais se rencontrer ( L'un est Français et vit à San Francisco, l'autre est américaine et vit à Paris ) échangent involontairement leurs portables. Le livre est l'histoire de leur cheminement l'un vers l'autre, au fil de la découverte du contenu des portables. Je l'ai lu avec gourmandise. J'ignore si je serais capable de dépasser le premier chapitre des autres romans de MUSSO mais celui-là m'a procuré du plaisir et m'a confirmé qu'en dépassant les idées préconçues, on pouvait se ménager d'agréables instants de lecture. A savourer pour un moment de détente.