Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 20:21

La rivière noire, de Arnaldur Indridason

par Jean-Michel LECOCQ, dimanche 3 juin 2012, 20:14 · 

A l'occasion de cette lecture, je découvrais Indridason qui semble être, de l'avis général, le fer de lance de la littérature policière islandaise. Je dois avouer que je ressors de ce roman avec une impression plus que mitigée. A l'image de ce que j'ai ressenti chez Linwood Barclay et, dans une moindre mesure, chez Henning Mankell, je n'ai pas été séduit par le style, pauvre et stéréotypé. Après mes lectures récentes, j'ai ressenti une certaine déception. On ne retrouve pas la prose imagée d'un Marcus Malte ou encore la profondeur sémantique d'une Caroline Gutmann. On n'y retrouve pas non plus l'épaisseur des personnages de Unni Lindell. Certes, l'intrigue est relativement bien ficelée. On retrouve égorgé dans son appartement un homme qui de toute évidence y avait entraîné une jeune femme après lui avoir fait absorber du rohypnol, autrement appelé la drogue du viol. Il apparaît clairement que c'est la jeune femme, au départ victime du violeur, qui a égorgé son agresseur, en abandonnant sur place son châle fortement imprégné d'une odeur de cuisine indienne. Mais, l'enquêtrice de la police criminelle de Reykjavik, en charge de l'affaire, piétine tout au long d'une enquête qui finit par traîner en longueur, allant de suspect en suspect, de fausse piste en fausse piste, jusqu'au moment où, par un étonnant hasard ou une heureuse intuition, elle devine - et nous en même temps qu'elle - l'identité du vrai coupable. Comme il est de tradition dans la littérature policière nordique, cette policière trimbale avec elle des soucis familiaux qui, malheureusement, ne parviennent pas à donner à l'histoire l'épaisseur qu'on trouve dans les autres polars nordiques que j'ai pu lire récemment. Par moments, je me suis surpris à accélérer le cours de ma lecture pour terminer plus vite et enchaîner avec "Juste une ombre" de Karine Giebel que je venais d'acquérir et sur lequel je fonde beaucoup d'espoirs. "La rivière noire" se lit certes mais, de mon point de vue, ce n'est pas un grand polar.

Partager cet article
Repost0

commentaires