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24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 11:25

Dans un article publié récemment dans le quotidien l’Union, Dominique Berthéas pointe du doigt l’un des personnages de Portrait-robot, en observant que j’en brosse une description «  corsée ». Situation effectivement curieuse, voire paradoxale, compte-tenu de mon parcours professionnel. Ce à quoi je réponds, dans l’interview, que ce personnage est trop caricatural pour être vrai. Ce qui est juste. Ce type d’inspecteur n’existe pas, Dieu merci ! Tout du moins, peut-on l’espérer. En écrivant ces lignes, je serais toutefois bien incapable de dire si le fait que j’ai forcé le trait correspond aux besoins de l’intrigue ou s’il s’agit pour moi d’une forme de catharsis après trente années passées dans le costume d’un inspecteur de l’éducation nationale. Car il s’agit bien du portrait d’un inspecteur de l’éducation nationale. Dans le premier cas de figure, il me fallait un personnage antipathique, susceptible de mettre en valeur la personnalité de Tragos, mon policier, une sorte de repoussoir ; dans le second cas de figure, sans doute faut-il y voir, à l’image du personnage d’Arcimboldo, une synthèse fictive et outrancière de quelques-unes des personnalités que j’ai côtoyées au cours de ma carrière et, probablement, pour commencer, de moi-même. Ce n’est certes pas un autoportrait car je ne pense pas correspondre au personnage mais sans doute présente-t-il un certain nombre de caractéristiques communes à l’ensemble d’une profession que j’ai par ailleurs aimée et estimée, estimable et aimable qu’elle est dans son ensemble. Ce chapitre m’a sans doute permis de mener une forme d’analyse, une catharsis pour reprendre le terme évoqué plus haut. J’ai beaucoup d’amitié pour mes collègues dont beaucoup sont des amis et dont aucun d’entre eux ne ressemble vraiment à cette caricature mais dont tous, moi inclus, lui empruntent forcément, à un moment ou à un autre, certains traits. Un personnage purement imaginaire donc mais dont la description par contre est incluse à un réquisitoire sur l’Ecole qui, lui, correspond à une réalité. Réalité dont je ne peux me désolidariser totalement car j’y ai nécessairement participé dans certains aspects de mon travail. Que le lecteur ne garde pas à l’esprit cette image du corps inspectoral mais qu’il considère tout simplement ce personnage comme tous les acteurs fictifs qui jalonnent les romans et les animent. Peut-être faut-il y voir, in fine, une image d’un métier souvent décrié, image dont j’ai toujours voulu me défendre et que ce roman m’aurait permis d’exorciser. Faire d’une réalité qu’on redoute une fiction outrancière est une façon comme une autre de la nier. Une forme de distanciation, en quelque sorte !

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