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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 15:23
Le carnaval des transis, de Pierre Brocchi : un thriller original, à découvrir...

~~Un psychopathe bègue, tueur en série, part dans une quête impossible au fil des fresques représentant La danse macabre, un peu partout en France et en Europe. Parallèlement, il fuit son ami, un gendarme dont il est le complice dans le meurtre d’une jeune fille qu’ils ont enlevée et assassinée en marge du carnaval de Nice. Avec « Le carnaval des transis », on se trouve aux prises à la fois avec un thriller qui narre la cavale sanglante d’un psychopathe et avec une fable ésotérique sur les rapports d’un homme et, plus généralement, de l’Homme avec la mort, héritage de la pensée médiévale. Je me suis laissé prendre au suspense de cet itinéraire à la fois sanglant et mystique d’un tueur abandonné à sa psychose meurtrière et cherchant à pactiser avec la Mort. J’ai apprécié l’aspect documenté de ce thriller sur un des aspects importants de l’interférence entre la pensée et l’art aux XIVe et XVe siècles où, après la guerre de Cent ans et les épidémies de peste, la réflexion sur les rapports entre la vie et la mort était au centre des préoccupations des artistes comme des philosophes. Un thriller original, à la fois par son sujet et par la construction du récit. Et bien écrit. A découvrir.

Le carnaval des Transis, de Pierre Brocchi, Editions AMJELE, avril 2015, 318 pages, 17 €

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7 juillet 2015 2 07 /07 /juillet /2015 10:42
Un extrait de mon dernier polar : Dans la mémoire de l'autre...

~~Nice, le 27 juillet 2011, 17 heures,

A bien y réfléchir et après l’avoir examinée une seconde fois, j’ai dû admettre que je ne connaissais pas cette fille. Mon imagination me joue des tours. Il va falloir que je me ressaisisse, que je ne me laisse plus dominer par mes émotions. Plus facile à dire qu’à faire mais c’est une impérieuse nécessité. Cette fille a été étranglée comme les autres mais, au moins celle-là, je n’ai pas couché avec elle. C’est rassurant. S’agit-il d’une coïncidence ou est-ce le même homme qui ne se contente pas de me suivre et de sévir dans le Golfe mais s’égare jusqu’ici, à Nice, sur mon lieu de travail ? J’ai demandé à Mazard de se tenir en relation avec Fèvre et Chambon qui ont promis de livrer leurs premières conclusions le lendemain. Il appartiendra au légiste de le confirmer mais, à première vue, la fille n’a subi aucune violence sexuelle et aucun préservatif n’a été retrouvé dans la poubelle de la salle de bain. Une singulière différence avec les autres scènes de crime. Après tout, la strangulation n’est pas un mode opératoire original. Un cambriolage qui tourne mal, un malfaiteur qui panique et qui étrangle sa victime, rien que de banal. Un crime comme on doit en recenser quotidiennement en France. Une coïncidence, rien qu’une coïncidence, voilà tout, ce qui ne suffit pas à m’ôter le sentiment d’être harcelé. Le seul élément commun est le mode opératoire : une cordelette, a précisé Fèvre, quelque chose comme une embrase de rideau. Tout cela est troublant mais me conforte, si l’assassin est le même, dans l’idée que je ne suis de toute façon pour rien dans la mort de toutes ces femmes, que ce meurtre n’a rien à voir avec moi. A moins qu’il ne s’agisse d’un avertissement, d’un signal, suprême raffinement d’un pervers qui veut me signifier qu’il se tient là, près de moi, dans l’ombre, et qu’il ne me lâchera pas. Comme il fallait s’y attendre, l’enquête de voisinage n’a rien donné. Mazard et Fauvergue ont interrogé tous les occupants de l’immeuble et le voisinage immédiat. Personne n’a rien remarqué. Chambon situe l’heure de la mort aux environs de quatre heures, heure à laquelle les rues du quartier sont désertes et où les gens dorment. Sauf ceux qui travaillent de nuit ou qui partent très tôt. D’ailleurs, Mazard doit revenir en fin de journée pour interroger ceux qui étaient absents ce matin. J’ai dû me soumettre à une prise d’empreintes pour que Fèvre puisse les éliminer des relevés effectués dans l’appartement. En principe, il n’y aura pas de problème dans l’hypothèse où le capitaine Sénard exigerait un comparatif avec les traces relevées sur les scènes de crime du golfe. Fèvre ne lui livrera que les empreintes non identifiées. Quel crétin je fais !... Car cela ne manquera pas d’arriver. Trop de similitudes ! Marthe Sénard, en vraie professionnelle, ne manquera pas d’établir un rapprochement et de chercher à identifier les points communs. Il faut éliminer l’incertitude, effectuer des comparaisons, des recoupements pour être sûr de n’avoir pas affaire au même tueur. A présent, le moindre meurtre de jeune femme par étranglement, où qu’il soit commis dans la région PACA, sera relié aux meurtres du golfe et à celui de Draguignan. Je suis allé chercher une boisson fraîche dans le distributeur de la cafétéria. La chaleur s’est accentuée et l’atmosphère des bureaux est devenue irrespirable malgré la climatisation qui fonctionne à plein régime. Voilà deux jours que je tourne en rond alors que je suis temporairement investi du commandement d’un groupe attelé à la résolution d’un meurtre. Les membres de l’équipe s’activent sous l’autorité de Mazard sans donner le sentiment de s’interroger sur ce que je fais. Marthe aurait été sur le terrain, avec ses troupes, elle aurait retourné ciel et terre pour dénicher le moindre indice tandis que moi, je m’enferme dans un bureau, seul avec mes vieux démons. Ce soir, je rejoindrai Mazard pour l’accompagner dans l’interrogatoire des quelques voisins absents ce matin, histoire de donner le change. Si je m’en sens capable… Pour l’heure, j’ai besoin de faire le point sur l’ouragan qui dévaste mon esprit et ma vie. Ce meurtre, comme les autres, me renvoie à mes doutes, à mes interrogations sur mon état de santé physique et mentale. Qu’ai-je à voir dans tout cela ? Dans le même temps, j’ai l’impression d’être au cœur de ce dossier et aussi la certitude de lui être étranger. Rien n’est logique, rien n’est cohérent. Six meurtres viennent d’être commis depuis un an, dans une même région. Deux dans lesquels je suis sûr de n’être impliqué en rien et quatre autres qui me touchent de très près et dans lesquels tout me désigne comme le coupable. Si quelqu’un s’en prend à moi et cherche à me compromettre, pourquoi n’obéit-il pas à une logique unique et, surtout, pourquoi ne me livre-t-il pas en pâture à la police ? Quelqu’un a établi un lien entre ces meurtres et moi, quelqu’un qui m’a adressé un message électronique sans équivoque, quelqu’un qui me tient pour le coupable et se contente de m’interroger sur mes éventuels remords. Pour quelles raisons ne m’a-t-il pas encore dénoncé ? Sans doute pour me torturer, me laisser mijoter, m’affaiblir, briser mes résistances et me détruire à petit feu en me maintenant dans l’angoisse. A moins qu’il ne cherche à me pousser à me dénoncer… Je regarde le sac de la victime que j’ai emporté et que j’ai posé sur le coin de mon bureau. Un sac banal, en daim, sans motif, frangé, empli de tout ce qu’une femme peut y accumuler : un portefeuille fantaisie, son téléphone portable, des Kleenex, un trousseau de clefs, un tube de rouge à lèvres, un crayon pour les yeux, une brosse à cheveux et un petit agenda rouge en skaï fermé par un élastique. Plus quelques menues babioles sans intérêt. Pathétique inventaire des auxiliaires d’une vie banale, au cours brusquement interrompu par un psychopathe. Ou par un simple rôdeur surpris en plein cambriolage. J’hésite avant de retourner le sac et de vider son contenu sur mon bureau. Les scrupules sans doute, un peu d’émotion sûrement. Sylvie Delannoy et les autres possédaient, elles aussi, enfermés dans un sac à main, les témoins de leur vie quotidienne, cette bimbeloterie qui les rendait profondément humaines. Les compagnons familiers d’une vie, répandus sur ce bureau sans âme, comme les restes d’une ultime profanation. Que n’ai-je laissé ce redoutable et morbide privilège à Mazard ou à Fauvergue ?

http://www.amazon.fr/MEMOIRE-LAUTRE-POLAR-LECOCQ-JEAN-MICHEL/dp/2343054835/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1436258683&sr=1-1&keywords=dans+la+m%C3%A9moire+de+l%27autre

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5 juillet 2015 7 05 /07 /juillet /2015 16:24
Très très gros coup de coeur : Le jour des morts, de Nicolas Lebel...

~~J’avais été emballé par « L’heure des fous » ( Voir ma chronique ) mais ce second opus de Nicolas Lebel m’a littéralement transporté de plaisir. J’y ai retrouvé cette équipe de flics mal accordés dont l’assemblage disparate les rend justement éminemment sympathiques et provoque des situations cocasses. Le capitaine Mehrlicht, égal à lui-même, avec son mauvais esprit, ses sautes d’humeur et son hygiène de vie déplorable a pris comme un souffre-douleur, un jeune stagiaire que le commissaire Matiblout lui a mis dans les jambes. La fine équipe est cette fois à la poursuite d’un tueur en série ( ou plus exactement d’une tueuse en série car il s’agit d’empoisonnements ). Aucun lien visible entre les victimes qui s’accumulent, quelquefois par famille entière, des meurtres qui créent une psychose dans la population et mettent sur les dents les plus hautes autorités de la police. Parallèlement, un bibliophile averti, commerçant en livres rares de son état, part à la recherche d’ouvrages de collection pour le compte de riches commanditaires dont un ministre de la république. Voilà posé le décor d’une intrigue dont il est difficile de quitter le fil tant elle est captivante. Nicolas Lebel a un talent fou pour créer des personnages, des situations et une ambiance qui accrochent le lecteur. Il y a à la fois du Pierre Lemaître et du Fred Vargas chez cet auteur surdoué. J’ai retrouvé avec plaisir, dans les soirées chez Mado quelque part au fond du Limousin, des échos des soirées à l’auberge cévenole dans Rejoins la meute ! L’écriture est parfaitement maîtrisée, au service d’une histoire construite avec la précision d’un horloger et le brio d’un orfèvre. Un polar à découvrir de toute urgence, un des meilleurs que j’aie lus depuis un bon moment.

Le jour des morts, de Nicolas lebel, Editions Marabout, juin 2015, 414 pages, 6 € 99.

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30 juin 2015 2 30 /06 /juin /2015 14:03
Coup de coeur : Les vieilles peaux, de Danièle Ohayon...

~~Faut-il refuser de vieillir lorsque la décrépitude vous guette et que l’on risque d’y perdre sa dignité ? C’est la question que pose ce roman que l’éditeur présente comme un ouvrage de réflexion sur la vieillesse, sur les interrogations et les problèmes qu’elle génère. Le sujet y est abordé à la fois sans retenue mais pourtant avec tact. C’est un polar d’idée, nous dit encore l’éditeur. Belle innovation conceptuelle qui se justifie et peut séduire car ce livre développe une réflexion intéressante mais, à mes yeux, c’est avant tout un polar, un vrai, avec son lot de morts suspectes chez des personnes âgées. Naturelles, accidentelles ou provoquées ? C’est la question à laquelle deux jeunes policières vont s’attacher à répondre. Mais d’autres acteurs de ce drame vont aussi se mêler au jeu, soit pour tenter de découvrir la vérité, soit pour brouiller un peu plus les cartes. A commencer par Mars, une femme médecin humaniste et son mari Tony, un globe-trotter négociant en meubles anciens. Mais aussi deux jeunes journalistes, Adam et son amie africaine Cécile. Il y a aussi Rita, la tante d’Adam, en pleine dépression. Et puis Marcus, le père naturel de Mars, surgi de nulle part et tué presque aussitôt. Les décès de vieillards s’enchaînent et les suspects se succèdent, voire s’accumulent. Qui est donc celui ou celle que la presse surnomme le senior’s killer ? L’intrigue se déroule en partie dans le département de l’Aisne, autre personnage du livre. Le suspense est bien présent, jusqu’au terme de l’histoire, avec de nombreux rebondissements. On ne s’ennuie pas un seul instant à la lecture de cette histoire pour le moins singulière qui, à la fois, donne à réfléchir et captive. L’écriture est irréprochable. J’ai beaucoup aimé ce roman que je recommande chaudement. Il s’agit visiblement du premier tome d’une série dont j’aurai plaisir à découvrir la suite. Les vieilles peaux, de Danièle Ohayon, Editions Lemieux, mai 2015, 282 pages, 18 €.

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28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 11:46
Gros coup de coeur : Tu me plais, de Jacques Expert...

~~Voilà un nouveau petit bijou d’un des maîtres du thriller. Court mais intense et passionnant. Que dire, sinon qu’une fois de plus Jacques Expert fait preuve d’un rare talent pour distiller le suspense et l’angoisse. En partant de ce qui pourrait être une belle rencontre, une histoire d’amour touchante, il entraîne progressivement le lecteur dans une intrigue sordide, au fil de laquelle la tension monte au rythme d’une multiplication de concours de circonstances qui s’entremêlent, s’entrechoquent, se contrarient, qui distillent habilement l’espoir et l’angoisse et dont on se demande bien si ils vont enfin avoir finalement un impact décisif sur le sort de l’héroïne principale. Les commentaires « off » qui émaillent l’histoire donnent à ce récit un supplément d’intensité. Voilà un thriller qui m’a passionné au point que je l’ai lu pratiquement d’une seule traite, justifiant cette expression désormais courue : « Un livre qu’on ne peut lâcher ». A découvrir absolument.

Tu me plais, de Jacques Expert, Editions Le livre de poche, juin 2015, 185 pages, 6 € 10.

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27 juin 2015 6 27 /06 /juin /2015 09:31
Le rapt, de Louise Barjac, un premier roman prometteur...

~~L’enlèvement d’un éminent homme politique en plein congrès de son parti est le point de départ de ce premier roman court mais réussi de Louise Barjac, dans lequel elle donne un aperçu d’un talent prometteur qui ne demande qu’à s’exprimer dans des polars ou des thrillers plus complexes, plus denses et plus longs. En fait, « Le rapt », n’est à proprement parler ni un polar, ni un thriller même si le suspense est présent jusqu’au bout. L’histoire est centrée sur le portrait d’un homme politique qui, dans une situation de faiblesse et de mise en infériorité ( la captivité ), se donne à voir dans sa complexité face à un ravisseur sans concessions et dont les motivations demeureront masquées jusqu’au dénouement, inattendu. Bien écrit, sans défaut de forme, ce roman se dévore en quelques heures. J’ai bien aimé et je suis curieux de découvrir les opus suivants. Le rapt, de Louise Barjac, Editions du Bord du Lot, 2015, 172 pages, 17 €.

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24 juin 2015 3 24 /06 /juin /2015 18:13
Très gros coup de coeur : Babylone Dream, de Nadine Monfils...

~~Mémé Cornemuse est absente mais ça déménage quand-même. Nadine Monfils nous propose là une galerie de personnages une nouvelle fois bien campés et surtout « gratinés ». D’abord, les trois acteurs principaux. Lynch, le policier en chef, avec son alcoolisme et Coco, sa pute attitrée ; Barn, son adjoint, qui, après le départ de sa femme, quitte la platitude d’une vie familiale bien rangée pour goûter aux charmes d’une vie de célibataire débridée ; Nicki, la profileuse, avec son caractère de chien et le vide de sa vie sentimentale et sexuelle. Ces trois-là vont devoir partir à la poursuite d’un psychopathe qui s’attaque de façon horrible aux couples de jeunes mariés. Chapitre après chapitre, par le truchement de personnages secondaires qui vont venir interférer dans les vies des personnages principaux, Nadine Monfils tisse avec habileté la toile de son intrigue. C’est un puzzle savant dont les pièces se mettent petit à petit en place au fil d’un entrelacs de récits. Une structure romanesque qui relève du travail d’orfèvre. C’est à la fois loufoque et plein de sensibilité. C’est écrit avec le talent devenu légendaire de Nadine Monfils : un style imagé, cru par instants et poétique à d’autres, une écriture incisive et efficace qui sculpte à merveille les personnages, le décor et les péripéties de l’enquête. Le dénouement est réussi. J’ai été emballé par ce polar qui a mérité amplement d’être distingué par le prix Cognac. A découvrir absolument.

Babylone Dream, de Nadine Monfils, Editions Pocket, réédité en octobre 2014, 299 pages.

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24 juin 2015 3 24 /06 /juin /2015 10:09
Coup de coeur : Les fantômes de l'harmonica, de Jean-Pierre Larminier...

~~Que l’on pardonne à l’éditeur quelques petites imperfections formelles car le contenu de ce polar vaut le détour. De l’action, du suspense et des personnages crédibles caractérisent ce roman agrémenté de références musicales et que l’on dévore avec plaisir, au son de l’harmonica. Jean-Pierre Larminier sait raconter les histoires et tenir son lecteur en haleine. Il sait camper et faire vivre ses personnages de baroudeurs qui sont à l’aune de son parcours personnel. J’ai bien aimé cette histoire qui m’a fait voyager un peu partout à travers la France et l’Europe, jusqu’à Antalya au sud de la Turquie. C’est aussi une fiction qui décrit de façon réaliste un aspect de nos sociétés contemporaines où la violence, la drogue et l’argent sont consubstantiels à la politique. A découvrir. Les fantômes de l’harmonica, de Jean-Pierre Larminier, Editions Jeanne-d’Arc, 2012, 259 pages.

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21 juin 2015 7 21 /06 /juin /2015 16:18
Coup de coeur : Ex voto, de Patrick-René Sarméjane...

Une fois n'est pas coutume, je publie une chronique sur un livre qui n'est pas un polar mais qui mérite le détour. C'est un roman tout en sensibilité qui parle de la douleur de l'absence. C'est Joëlle BERNIER qui a accepté de le lire et de lui consacrer un commentaire. Je l'en remercie.

~~« Ex voto », un roman qui m’a passionné, plongeant le lecteur dans le Marseille de l’Entre-deux-guerres. Si l’auteur en dessine à grands traits l’atmosphère et la vie des habitants en 1933, le roman est avant tout une palette de sentiments : tendresse, amour fraternel et parental, douleur de l’absence et entraide se conjuguent. Comment une enfant de treize ans exprime-t-elle sa douleur quand son frère disparaît en mer ? Comment renouer avec la vie, avec Dieu et les hommes si ce n’est par le trait, le dessin, la couleur ? Couleur et douleur se confondent alors. Là où la pratique religieuse traditionnelle échoue, l’ex voto est le chemin vers l’espoir retrouvé et la vie. Un roman à lire et à relire, une écriture belle et sincère. L’auteur n’est-il pas peintre lui-même ?

Ex voto, de Patrick-René Sarméjane, Editions du Horsain, avril 2015, 178 pages, 9 €.

Rédigé par Joëlle BERNIER.

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18 juin 2015 4 18 /06 /juin /2015 10:30
Coup de coeur : Nazca, de Claude Poux...

~~Une brochette bien garnie de personnages tous aussi dissemblables les uns que les autres, du mafieux roumain ou serbe aux policiers de différents services, en passant par des prostituées, une jeune orpheline parisienne et même un député européen, animent ce thriller qui paraît aux éditions Bleu 47 dans la collection Adrénaline, nom parfaitement adapté à cette histoire qui mêle intensément action et suspense. Tous ces personnages entretiennent, au départ, des liens distendus et, pour certains, aucun lien. L’intrigue est complexe et il faut s’accrocher dès le départ pour garder le fil de ces récits qui s’entrecroisent. Ça tombe bien car on a vraiment envie de s’accrocher et de s’immerger dans cette histoire prenante, construite, chapitre après chapitre, comme un puzzle dont le motif se dévoile progressivement. C’est là tout le talent de Claude Poux qui a su échafauder un écheveau savant qu’il dénoue posément, au fil de multiples rebondissements. Claude Poux nous donne à découvrir les dessous des relations entre criminalité et politique à l’échelon européen, avec leur lot de cruauté et leur casting effrayant mais il sait parallèlement mettre en scène des personnages attachants. Un style qui fait alterner phrases longues et phrases courtes, phrases verbales et phrases nominatives, qui donne la primeur au vocabulaire de l’action et qui soigne les dialogues, voilà l’art d’un auteur que je vous invite à découvrir au travers de ce thriller passionnant.

Nazca, de Claude Poux, Editions Bleu 47, mai 2015, 491 pages, 20 €.

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