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28 juin 2020 7 28 /06 /juin /2020 16:25

Leur précédent polar, Mitragyna, avait été pour moi un "gros coup de cœur". Ce second opus confirme largement le talent de ces deux auteurs qui, bien qu'écrivant "à quatre mains", parviennent à bluffer le lecteur par l'homogénéité et la cohérence de leur texte.

On y retrouve Camille Jeanson qui, à la tête de sa fondation, poursuit sa croisade pour plus d'éthique dans l'industrie chimique et le capitaine Silas Kravinsky toujours à la poursuite du tueur en série qui a assassiné son épouse. Tous deux se rejoignent autour du mystère d'une fresque que peint secrètement la nuit venue un artiste de street art et que Camille aperçoit depuis la fenêtre de sa fondation. Cette fresque représente un visage, accompagné d'objets qui renvoient à des meurtres non élucidés et notamment à celui de Claire, la femme de Silas. Par ailleurs, Alexie, une journaliste, collègue de Sophie, la sœur de Camille, est alertée de façon anonyme sur une malfaçon dangereuse dans la fabrication d'un produit cosmétique. Tout ce petit monde va voir ses investigations converger vers une affaire qui défie l'entendement.

Dans un style très agréable à lire, Sandrine Zorn et Alain Siméon entraînent le lecteur dans un suspense qui va crescendo, en ne faiblissant à aucun moment. L'intrigue, très bien ciselée, en même temps qu'elle déroule un récit passionnant, traite de problèmes d 'actualité. On se laisse volontiers séduire par les personnages dont les motivations parfois  contradictoires et les relations souvent compliquées sont présentées avec subtilité.

Le dénouement est inattendu et à la mesure de ce polar remarquable qui, j'en suis sûr, passionnera tous les amateurs de littérature policière.

La fresque, de Sandrine Zorn et Alain Siméon, éditions Lajouanie, avril 2020, 293 pages, 19 €.

 

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28 juin 2020 7 28 /06 /juin /2020 16:23

Ce roman nous plonge dans le monde de l’après-guerre où s’affrontent des forces aussi diverses que la jalousie, la haine, l’amour, la loyauté ou encore la trahison. La guerre a laissé des traces avec son cortège de drames. Martin, le fils de l’ancien régisseur tué dans une embuscade alors qu’il prêtait main-forte au maquis, cherche à faire la lumière sur cette tragédie. Dans le mystère de La Verdière, René Barral dresse avec justesse des personnages authentiques de la campagne française tels que nous les imaginons. C’est un roman de terroir qui vous accroche du début jusqu’à la fin, écrit dans un style fluide et agréable. De quoi passer un très bon moment de lecture.

Le mystère de La Verdière, de René Barral, éditions De Borée, juillet 2020, 287 pages,          19.90 €.

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6 mai 2020 3 06 /05 /mai /2020 16:03

Tout commence par un feu de joie, si tant est que l’on puisse qualifier ainsi un incendie volontaire qui embrase entièrement un parking de la ville d’Albi avec tous les véhicules qui s’y trouvent. A l’origine, un petit voyou de banlieue qui, avec l’aide de sa bande, cherche à s’imposer comme un gros caïd. S’en suivent plusieurs meurtres et, la semaine suivante, dans le cadre d’une journée avancée du championnat de football de première division, l’ensemble des joueurs des équipes de Toulouse et d’Ajaccio qui s’affrontaient font un malaise sur le terrain. Quelle relation y a-t-il entre tous ces évènements ? Le commandant Vincent Arno, officier de police judiciaire chargé de l’enquête, va tenter de répondre à cette question. Il va être confronté à un puzzle complexe dans lequel le hasard se mêle aux pires manigances.

Une belle écriture au service d’une intrigue bien ficelée et passionnante où l’humour est présent, c’est ainsi qu’on peut résumer, dans un premier temps, ce polar. Une enquête qui va mettre en lumière un trafic de produits stupéfiants, une histoire de dopage à grande échelle. Le commandant Arno va être entraîné malgré lui dans une spirale qui va lui réserver une destinée étonnante. Qui joue le jeu ? Personne ? Tout le monde ? Mais tout le monde joue-t-il le même jeu ?

Je vous recommande ce polar passionnant et bien écrit. Un bon moment de suspense avec une fin étonnante.

Jouer le jeu, de Philippe Paternolli, éditions du Caïman, 2019, 175 pages, 12 €.

 

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10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 17:01

Ce roman est construit autour de trois personnages principaux. Chaque chapitre est consacré à tour de rôle à l’un deux. Leurs parcours se croisent et s’entremêlent de façon de plus en plus complexe et intime. Il y a un quatrième personnage central auquel aucun chapitre n’est consacré mais qui jour un rôle essentiel. C’est Gabin, le petit garçon de Rodolphe, un capitaine de police. Il ne parle plus depuis qu’il a vu mourir sa mère. Léa, une jeune femme un peu instable victime de crise d’agressivité va croiser la route de Rodolphe et de Gabin ainsi que celle d’une prostituée en proie à un déséquilibre mental et à laquelle a eu affaire Rodolphe. Tout démarre avec la mort d’une femme enfermée dans les toilettes d’une salle de sport, une femme à laquelle Léa a renoncé à apporter son aide en raison de son attitude désagréable. Dès que les protagonistes sont en place, s’enclenche une mécanique impitoyable qui va les entraîner dans un maelstrom dramatique où vont se télescoper une foule de sentiments contraires comme la peur, la méfiance, l’espoir, l’amour, qui vont nourrir une histoire intense, palpitante, de plus en plus angoissante jusqu’à verser dans la violence et dont on se languit de connaître le dénouement. J’ai lu ce roman pratiquement d’une traite, happé par des personnages remarquablement campés, par leurs relations complexes faites d’incertitude, par une intrigue pleine de rebondissements, par un suspense permanent

. Une de mes meilleures lectures ces derniers temps.

Colère assassine, de Stéphanie Exbrayat, Editions De Borée, Coll. Marges noires, septembre 2019, 19.90 €.

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30 mars 2020 1 30 /03 /mars /2020 12:09

Sacha et Pierre, deux amis de très longue date sont des auteurs à succès. Ils écrivent à quatre mains une série de polars qui se vendent très bien. Autant Pierre est équilibré et raisonnable, autant son amie Sacha est instable et incontrôlable. Cela n’enlève rien à leur amitié indéfectible. Autant Pierre est résolument hétérosexuel, autant Sacha est définitivement lesbienne. Elle a pour compagne une jolie fille, beaucoup plus jeune qu’elle, dénommée Samantha. De son côté, Pierre mène une vie conjugale heureuse et paisible avec Charlotte. Tout ce beau monde habite et navigue entre Avignon et les Saintes-Marie de la Mer, en passant par Arles et Nîmes. Malgré quelques anicroches dues à l’affrontement de deux personnalités opposées, Sacha et Pierre poursuivent l’écriture de leur dernier opus. Un jour, Sacha demande à Pierre de lui rendre un service. Et c’est là que tout bascule.

Le narrateur est Pierre. Il est aussi le personnage central. Tout commence dans le registre de l’amitié, du bien-être social et d’un épicurisme partagé quand, soudain, Sacha bouscule l’ordonnancement de cet univers bien réglé en faisant à Pierre une proposition pour le moins inattendue. La construction de ce roman est réussie car le récit suit un rythme en harmonie avec l’histoire et son tempo. Même si ce roman n’a rien d’un polar, c’est pourtant à un suspense psychologique que nous invite Richard Louis, un suspense qui va crescendo jusqu’à un dénouement explosif. Dès l’instant où Sacha émet sa proposition, la tension est palpable et va croissant. On est pris dans cet engrenage et on n’a qu’une envie : connaître la suite de cette histoire étonnante et passionnante, savoir comment Pierre, le personnage central, va se dépêtrer du piège dans lequel il est tombé. On s’attache aux personnages emportés dans un maelström de sentiments contraires où l’amitié, l’amour, la duplicité et la violence s’entrecroisent, se génèrent mutuellement et s’entrechoquent. J’ai lu ce roman d’une traite, impatient de connaître la suite et surtout la fin. Les chapitres sont courts et participent ainsi au rythme soutenu de l’histoire. En un mot, j’ai beaucoup aimé cette histoire originale racontée dans un style alerte.

Sans conséquence, de Richard Louis, Editions du Loir, mars 2020, 244 pages, 17 €.

 

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26 mars 2020 4 26 /03 /mars /2020 09:08

Nicolas Druart, retenez ce nom. Il est sans aucun doute promis à devenir un grand nom du thriller. Une joggeuse est abattue par le conducteur d’un van à une sortie de l’autoroute à Toulouse. Au moins trois personnes sont témoins de la scène et s’esquivent sans se porter au secours de la victime. Sous le pont, un enfant crie. Un peu plus tard, chacun des  trois témoins adultes reçoit un SMS d’un correspondant anonyme qui leur dit avoir vu leur comportement. Ce personnage mystérieux va les harceler et instiller chez eux une angoisse qui va croissant. Dès lors, s’enclenche un scénario diabolique, une mécanique impitoyable. Parallèlement, depuis quatre mois, un tueur en série a assassiné quatorze jeunes femmes, toutes joggeuses. Le récit de l’engrenage dans lequel sont impitoyablement entraînés Ludovic, Ousmane et Claire se double d’un autre récit, celui de l’interrogatoire par l’IGPN de la policière chargée de traquer le tueur en série.

C’est un récit haletant, un suspense psychologique dans lequel l’action est aussi constamment présente. L’écriture est agréable, nerveuse et soutient bien la tension. La fin est étonnante et assez extraordinaire. C’est une magnifique construction narrative, une intrigue très élaborée qui vous tient en haleine de bout en bout.

Jeu de dames, de Nicolas Druart, Les nouveaux auteurs, nov. 2019, 460 pages, 18 € 95.

 

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16 mars 2020 1 16 /03 /mars /2020 10:13

Quel meilleur critère pour juger de la qualité d’un roman que lorsqu’on a du mal à le lâcher, qu’on devient accro aux personnages, à leur univers et à l’intrigue dont ils sont les acteurs et qu’on prend un plaisir fou à cette lecture ? Et, quand il y a à la clef une belle écriture, un excellent suspense et une belle dose d’humour, c’est Byzance. Il y avait longtemps que je ne m’étais pas régalé à ce point en lisant un polar même si j’en ai lu récemment de très bons. Je veux parler ici du polar d’Eric Chavet, « Ouvre les yeux ! ». Le pitch est simple. Un couple est sur un bateau. Un agresseur blesse le jeune homme et loge une balle dans la tête de la jeune femme qui tombe dans le coma. Un an après cette agression, la femme est toujours dans le coma et l’homme trouve quelques complices pour enlever la belle endormie dans l’établissement où elle est hospitalisée. La suite est une succession d’évènements rocambolesques auxquels vont être mêlés le commandant Bressieu et la capitaine Rossi. Le suspense est bien orchestré, au fil de nombreuses surprises et ce, jusqu’à la fin. C’est superbement écrit, le style est enlevé et l’humour est omniprésent, surtout dans les relations entre les deux policiers. Un énorme coup dont je vous recommande chaudement la lecture pour passer quelques heures très agréables.

Ouvre les yeux, de Eric Chavet, éditions Lajouanie, août 2019, 369 pages, 19 €.

 

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9 mars 2020 1 09 /03 /mars /2020 11:48

Quand vous dévorez un polar en moins de trois jours, c’est qu’il est bigrement réussi. C’est ce qui s’est produit avec ce roman de Pierre Pouchairet, intitulé « Avec le chat pour témoin », une histoire drôlement bien ficelée qui vous plonge dans un univers passionnant. On y retrouve un trio de femmes qui, du fait de leurs professions, gravitent autour des scènes de crime et qui, parallèlement, se donnent en concert sur scène : Léanne, commandant de police, Vanessa, psychologue judiciaire et Elodie, légiste. Un trio soudé, des amies de longue date. Il y a aussi Erwan, colonel de gendarmerie, ex de Léanne, et tout le groupe de la PJ de Brest. Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, au fil des enquêtes, dans cette jolie région qu’est la Bretagne, si Vanessa, la psy, n’était accusé du meurtre de son amant de fraîche date. Tout l’accuse, les indices relevés sur la scène de crime et les témoignages convergent pour pointer sa culpabilité. Elle est mise en examen et incarcérée. Le commandante Léanne Vallauri ne l’entend pas de cette oreille. Elle est fermement décidée à prouver l’innocence de son amie. Cette affaire va les renvoyer vers une autre histoire, vieille de trente ans, à l’occasion de laquelle un braquage a fait une victime collatérale, un jeune enfant renversé par le véhicule des braqueurs.  Dans un style très agréable à lire, sans excès de technicité policière, Pierre Pouchairet file une intrigue prenante dans laquelle le suspense est présent à toutes les pages au gré des rebondissements qui se succèdent. J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce polar que je vous recommande chaudement.

Avec le chat pour témoin, de Pierre Pouchairet, éditions du Palémon, nov. 2019, 312 pages, 10 €.

 

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3 mars 2020 2 03 /03 /mars /2020 20:09

J'ai lu un jour sous la plume du chroniqueur Laurent Greusard cette distinction pertinente entre deux types de polars : "Il est des romans noirs tendus vers leur fin, obnubilés par l'action et les coups d'éclat des forces qui s'opposent. Et puis, il est une tradition, plus lente, plus méditative et plus poétique, où le policier se promène, ausculte les cœurs et les reins, baguenaude entre les crimes pour cerner au plus près la vérité." Sans conteste, Munera relève de la première catégorie. Il y a en permanence de l'action, du mouvement, il faut même se cramponner tant ça déménage et tant on passe sans prévenir d'un endroit du globe à un autre. On y retrouve les héros de Haïku, Larcher et Lucchi, deux flics qui vont devoir enquêter dans l'univers féroce des combats clandestins qui prennent l'allure de combats de gladiateurs ou d'affrontements de samouraïs. C'est bourré de références à l'Antiquité, aux arts martiaux et à l'opéra. On y devine un travail de recherche et de documentation énorme. Tout part de la découverte, dans la baie de Nice, d'un cadavre accompagné d'un coq, d'un singe, d'un chien et d'un serpent. Pour aboutir dans leur enquête, Larcher et Lucchi n'ont d'autre choix qu'un opération d'infiltration dans cet univers impitoyable des combats clandestins. Moi qui a priori, cultive plutôt un penchant pour la seconde catégorie de polars ( mes romans en témoignent ), j'ai été séduit par cette construction phénoménale, ce récit dantesque, le travail sous-jacent qui est énorme et la belle écriture de Eric Calatraba.

 

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25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 10:10

Les chroniques élogieuses se succèdent. "La caresse des orties" a pris un excellent départ. Voici la dernière critiques en date. 

"Je viens de terminer à l'instant cet ouvrage

Décidément le talent d'écrivain de Jean-Michel Lecocq me fascinera toujours. Dans ce dernier opus (le dixième) passionnant et foisonnant de détails phénoménaux sur une histoire de famille entre le sud-ouest et ses Ardennes natales qu'il sait si bien mettre en valeur, l'auteur nous plonge dans une aventure dont on a du mal à se détacher. On aime une fois de plus ses personnages... l'écriture est fluide et l'intelligence des intrigues fait de nous lecteurs, des enquêteurs ... en lisant je faisais ma propre enquête (comme toujours) ... en me trompant ... voilà un ouvrage remarquable un polar mais pas que ... car on y découvre également l'amour des Ardennes pays d'enfance de Jean-Michel Lecocq qu'il nous fait partager avec bonheur ... cette lecture fut un vrai régal ... à découvrir d'urgence ! Précipitez vous dans une librairie pour découvrir tous ses ouvrages vous ne serez pas déçus ! voilà"

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